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Place du marché de Cailly vers 1910

L’Histoire de Cailly

Les traces laissées par les établissements antiques, nombreuses dans notre région, placent Cailly au cœur d’un carrefour routier. La proximité d’un complexe cultuel monumental à Saint-André-sur-Cailly, la présence de voies antiques, celle d’une nécropole gallo-romaine proche de la rivière, enfin la découverte côte du Floquet du “trésor de Cailly” en 1821, font de ce lieu un habitat que déjà au XIXe siècle l’abbé Cochet considérait comme une “station romaine”.

Cailly devient le chef-lieu d’une baronnie à l’époque de Guillaume-le-Conquérant. Un château sur motte, installé en bordure du village, contrôle la vallée du Cailly, participant à la défense de la capitale normande. Le village est choisi à la même époque comme siège d’un doyenné.

Cailly sera aussi, dès le Moyen Âge, le siège d’une sergenterie.

La guerre de Cent Ans laisse le village exsangue. En septembre 1441, Guillaume Mustel, sergent de Cailly, affirme que depuis plusieurs années déjà, hormis de “povres femmes qui n’ont rien vaillant”, les habitants sont morts ou ont fui. Cailly s’est vidé de sa population.

Des guerres de Religion, le village gardera également de mauvais souvenirs. Situé au carrefour de routes importantes, Cailly doit se résigner à subir le passage de troupes en guerre, celles du duc de Parme, comme celles d’Henri IV. Un haut personnage comme Ogier Ghislain de Busbecq s’y trouvera d’ailleurs en situation délicate. Ambassadeur d’Espagne à Constantinople au XVIe siècle, grand voyageur, féru de botanique, il fit connaître en occident la culture de la tulipe, du marronnier, du lilas… Malmené par des soldats lors de son passage à Cailly en octobre 1592, il mourut quelques jours plus tard, et fut inhumé dans l’église de Saint-Germain-sous-Cailly.

Érigée en marquisat en 1661, la seigneurie de Cailly est tenue par les Lefebvre de Caumartin, une famille d’intendants influents qui participe à la prospérité du village.

En 1738 on relève la présence de 57 feux, soit 250 habitants environ.

Cailly sera choisi comme chef-lieu du neuvième canton du district de Rouen pendant la Révolution, avant que celui-ci ne soit réuni en 1802 aux cantons de Montville et Quincampoix pour former le nouveau canton de Clères. Notre village conservera néanmoins le greffe de la justice de paix jusqu’en 1856, le bureau de l’enregistrement jusqu’en 1857. C’est aussi à Cailly que se formera en 1836 l’un des tout premiers comices agricoles du département.

Principal monument de la commune, l’église Saint-Martin, du XIIe siècle, conserve sur son clocher une rare sculpture romane. A l’intérieur, on s’intéressera tout particulièrement aux ouvrages de sculpteurs-décorateurs régionaux représentatifs du XIXe siècle, Jean-Pierre Pellegrini et Félix Bonet. La plus ancienne citation d’une église à Cailly date de la première moitié du XIe siècle.

On ne peut pas quitter Cailly sans mentionner la laiterie dont subsiste encore un certain nombre de structures qui accueillent aujourd’hui de jeunes entreprises. La Laiterie Modèle de Cailly voit le jour dans la dernière décade du XIXe siècle. Et pendant presque un siècle, jusqu’en 1986, sous des enseignes différentes, elle collecte le lait dans les fermes de la région et le transforme.